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Je crois au couple !

Je crois au couple - cette réplique demanderait un article. Pour aujourd’hui, je laisse flotter tout ce qu’elle peut évoquer.
Or, dans un couple, laisser flotter ce que “faire couple” veut dire pour chacun.e est déjà une source de malentendus !

J’aime travailler avec les couples. 

En séance de thérapie de couple, je propose parfois que chaque partenaire écrive pour lui-elle les raisons pour lesquelles il-elle est en couple. Ensuite, je demande de classer toutes ces raisons par ordre de priorité. Puis chacun.e partage sa liste à l’autre. 

Il y a, entre autres, des raisons affectives (amour, sexualité), existentielles (soutien, peur de la solitude), le plaisir du quotidien, l’envie de faire famille ou les attentes familiales, l’image qu’on veut montrer à la société, des raisons d’ordre pratique (sécurité matérielle, logistique).

Une fois, les 2 partenaires avaient les mêmes réponses et presque dans le même ordre.
En général, les raisons sont différentes - sûrement une des causes pour lesquelles le couple vient en thérapie.

Je veux croire qu’il n’y a pas de mauvaises raisons et mon travail est de soutenir chacun.e dans sa légitimité : être en couple par peur de la solitude peut être inavouable. Et pourtant, qui n’est pas confronté.e à cette réalité existentielle ?

Si vous êtes en couple, je vous invite à faire ce petit exercice.
L’idée est d’abord de se poser des questions qu’on ne s’est peut-être jamais vraiment posées, d’approfondir des réponses qui ne l’ont peut-être jamais été.
Il s’agit aussi d’ouvrir un espace de dialogue.
Egalement de mettre de la clarté là où il y a du non-dit, de sortir du tacite.
En effet, même si nous savons que l’autre, c’est l’altérité, qu’il ou elle est un autre monde, une part de nous continue de le-la percevoir comme s’il s’agissait de nous. Comme si la personne en face fonctionnait selon nos propres codes.
Dans ce cas, se mettre “à la place de l’autre” revient à chercher une ressemblance, et l’on tombe alors dans l’illusion d’une compréhension.

Or l’autre n’est jamais similaire à nous. Et, précisément, ce sont souvent ses différences qui viennent nous déranger. Rechercher ce qui nous ressemble, ou désirer que l’autre nous ressemble, c’est en réalité lui retirer son humanité, car cela efface sa singularité.

Il me semble que c’est plutôt l’accueil, en soi, de ce monde étranger et dérangeant qui permet la véritable rencontre.

(Pour ce texte, je me suis inspiré du livre de Samah Karaki : L'empathie est politique)

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